TIMES SUSPENDED / SOLO SHOW

En février 2025, je présente une exposition d'un nouveau corpus d'œuvres à Titanium Finance & Akcess Private Office, Genève.

Vous connaissez déjà ma série My Own Private Museum (à partir de 2023), qui pose la question de l'identité du créateur et se confronte au vide, à la page blanche, voire à l'effacement de soi et ma série Real Estate (à partir de 2017), où j'explore la relation entre réalité et imagination, entre connaissance et reconnaissance, brouillant les limites de la perception. J'y associe des chefs-d'œuvre contemporains - parfois de manière évidente, parfois de manière implicite - dans des décors imaginaires où je crée de nouvelles narrations, déconnectées de leur contexte d'origine, mettant ainsi en place un dialogue imaginaire complexe et très référencé à multiples facettes, dans lequel je reprends et développe les discours des artistes que je cite.

 
Je crois en l’importance de cultiver une capacité à être présent, à se sentir soi-même dans un corps qui s’écoute et ressent.
— Stéphane Ducret
 
 

La possibilité de créer du contenu

Depuis des années, je mène une réflexion psychologique sur l'art, la mémoire et le temps. Sur cette base, j'ai récemment décidé de développer des pistes possibles de production d'œuvres peintes.

La nouvelle série Times Suspended accompagne ainsi la série My Own Private Museum (développée à partir de 2023) et la série Real Estate (2017 - 2021, que je reprendrai en 2025). Ces séries, différentes, mais interconnectées, seront développées en parallèle, et seront complétées par de nouvelles, toutes orientées vers la recherche de la « vérité » et la possibilité de créer du sens.

Ma pratique est animée par le désir d'appréhender la réalité dans toutes ses dimensions, dans toutes ses perceptions possibles, inspirée par les facettes du prisme de diverses pratiques contemporaines.

Par ailleurs, mon travail ne se limite pas à cette dimension psychologique et introspective, mais analyse également l'art de mon temps, se posant comme l'écriture d'un apprentissage...

Titanium Finance & Akcess Private Office
rue du Rhône 61
1204 Genève

Dates
12 février - 13 mars, 2025

Visites commentées de 19h00 à 19h30 (sur inscription préalable)

  • Mercredi 26 février

  • Jeudi 6 mars

  • Mercredi 12 mars

et sur rendez-vous avec Stéphane Ducret: +41 76 385 6888

 

Si vous souhaitez acquérir une œuvre, veuillez cliquer sur le bouton ADD TO CART et vous rendre ensuite dans le panier (en haut à droite de la page) pour effectuer le paiement. Les frais de port ne sont pas inclus mais devraient être de l'ordre de 100-200 CHF dans le monde entier, car les œuvres sont très petites. Si vous souhaitez visiter l'exposition ou réserver une œuvre (versements échelonnés possibles), veuillez contacter Stéphane Ducret au +41 76 385 6888. En vous remerciant !

 
 
Je pense que le temps n’est pas un système rigide, qu’il peut être perçu d’une manière fluide et différente d’une personne à l’autre.
— Stéphane Ducret
 
 

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Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
51,6 x 51 x 3 cm | 20 ⅓ x 20 ⅛ x 1 ¼ in
Ref SDTS2501
RÉSERVÉ

 
Ce que dit la relativité, c’est qu’il existe autant de temps propres qu’il existe d’observateurs différents. Quand vous êtes en mouvement, tout se passe pour vous comme si vous n’étiez pas en mouvement.
— Etienne Klein: What is time? Interview by Marine Corniou for Québec Science, 10.23.2014.
 
 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2025
Oil on linen
27,7 x 34,5 x 2,5 cm | 10 ⅞ x 13 ⅔ x 1 in
Ref SDTS2504
RÉSERVÉ

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2025
Oil on linen
24,8 x 31,0 x 2,5 cm | 9 ¾ x 12 ¼ x 1 in
Ref SDTS2502

 

La série Temps Suspendus

Les physiciens distinguent deux notions : le « cours du temps », qui est le fait que le temps passe et donc qu’on ne peut pas retrouver dans le futur un instant qu’on a déjà traversé dans le passé. Et la « flèche du temps » qui est le fait que les choses changent de façon irréversible.

La question de la perception du temps m'intéresse depuis longtemps. Elle est évoquée dans mes vues aériennes de la mer, des nuages ou des montagnes, depuis le hublot d'un avion. Le voyage en avion est un rituel de mobilité et en même temps d'immobilité, de connexion à la fois au présent et à l'infini. Ce travail nous amène à nous interroger sur le passé, le futur et le présent qui se trouve entre les deux.

Dans ma série Times Suspended, je m’intéresse au prisme des spectateurs de mes peintures qui en deviennent les acteurs : en regardant ces tableaux, ils se remettent dans la situation devenue habituelle de regarder par le hublot de l’avion pendant un voyage d’un point A à un point B.

Suspendus, apparemment immobiles, ils s’en remettent aux pilotes et à la course du vol. Le paysage qu’ils voient défiler plus bas semble presque immobile et pourtant, l’avion avance à plusieurs centaines de km/heure.

Ils se trouvent ainsi dans plusieurs angles de vue avec le temps qui passe : le point de vue du moment présent, le point de vue du moment passé, le point de vue du moment passé tel qu'ils le revivent au présent et le point de vue - encore improbable - du futur potentiel.

En regardant les vagues, les montagnes, ou les nuages défiler lentement plus bas, en miniature, ils entrent dans une dimension psychologique et introspective. C’est elle que je tente d’explorer dans mes œuvres de ma nouvelle série Times Suspended.

 
 
 
Apprendre concerne essentiellement les signes. Les signes sont l’objet d’un ap­pren­tissage temporel, non pas d’un savoir abstrait. Apprendre, c’est d’abord consi­dé­rer une matière, un objet, un être comme s’ils émettaient des signes à déchiffrer, à interpréter. Il n’y a pas d’apprenti qui ne soit “l’égyptologue” de quelque chose.
— Gilles Deleuze, Proust et les signes, 1996
 
 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2025
Oil on linen
27,5 x 34,5 x 2,5 cm | 10 ⅞ x 13 ⅔ x 1 in
Ref SDTS2505
RÉSERVÉ

  • Les teintes de bleu profond se déplacent subtilement sur la toile, créant une illusion de mouvement et de densité. De délicats mouvements de pinceau, presque invisibles, se superposent pour former une riche tapisserie de motifs, évoquant le jeu serein de la lumière sur l'eau. Les bords de l'œuvre sont rugueux, comme s'ils avaient été arrachés à un ensemble plus vaste, ce qui renforce sa nature organique et fluide.

    L'utilisation du clair-obscur renforce le sentiment de profondeur et laisse entrevoir une sensation sombre et mystérieuse. Cette œuvre oblige le spectateur à réfléchir à la nature infinie et changeante de l'océan, invitant à une exploration méditative de sa beauté complexe et stratifiée. Elle affirme une simplicité audacieuse en capturant l'essence éphémère du mouvement et de l'immobilité.

 

La question du temps

« Einstein réfute la notion de temps universel, et lie l’espace et le temps dans sa théorie de la relativité. Il a en effet montré que la séparation que l’on fait entre l’espace et le temps n’est pas absolue : elle dépend du référentiel.

En fait, ce que dit la relativité, c’est qu’il existe autant de temps propres qu’il existe d’observateurs différents. Quand vous êtes en mouvement, tout se passe pour vous comme si vous n’étiez pas en mouvement. Votre montre marque les secondes au même rythme que lorsque vous êtes immobile.

En revanche, si vous vous déplacez par rapport à quelqu’un, quand vous retrouverez cet observateur après votre voyage, vos montres qui étaient synchronisées au départ ne le seront plus. » (pour comprendre comment, lire l'interview de Marine Corniou pour Québec Science, 23.10.2014).

« Les temps propres se désynchronisent quand on change de référentiel. Cela se traduit par le fait que, dès lors que deux événements ayant lieu en deux endroits différents sont simultanés pour vous, ils ne le sont pas pour les observateurs en déplacement par rapport à vous. C’est contre-intuitif. » (ibid.)

 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
25,2 x 30,5 x 2,5 cm | 9 ⅞ x 12 x 1 in
Ref SDTS2402
VENDU

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
30,8 x 37,8 x 2,5 cm | 12 ⅛ x 14 ⅞ x 1 in
Ref SDTS2403

 
On pourrait dire que le temps, c’est ce qui fait que tout instant présent, dès qu’il apparaît, est remplacé par un autre instant présent. Le temps est ce qui garantit la présence du présent en permanence.
— Etienne Klein: Qu’est-ce que le temps? Interview de Marine Corniou pour Québec Science, 23.10.2014.
 
 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2025
Oil on linen
30,9 x 37,7 x 2,5 cm | 12 ⅛ x 14 ⅞ x 1 in
Ref SDTS2506

 

Les tableaux

Mes œuvres sont des compositions complexes et méditatives qui brouillent les frontières entre les registres mnémotechniques et imaginatifs. À l'instar des peintures de Lucas Arruda, auxquelles je fais référence dans cette série (ainsi que celles de John Constable et d'autres peintres paysagistes qui ont eux-mêmes inspiré Arruda), mes paysages évocateurs sont davantage le produit d'un état d’esprit, que la représentation de lieux particuliers. Comme Arruda l'a fait remarquer : « La seule raison pour laquelle on qualifie mes œuvres de paysages est d'ordre culturel - c'est simplement que les spectateurs considèrent automatiquement mon format comme un paysage, bien qu'aucune des images ne puisse être rattachée à un lieu géographique. C'est l'idée du paysage en tant que structure, plutôt qu'en tant que lieu réel. » (L’artiste cité dans l’article de Angeria Rigamonti di Cutò, “Lucas Arruda: ‘The only reason to call my works landscapes is cultural,’” studiointernational.com, 19 Septembre, 2017).

En regardant mes tableaux, j’ai envie de les décrire comme Morton Feldman, un commentateur avisé des arts visuels, qui a un jour décrit ses compositions comme des « toiles temporelles ». « Feldman cherchait un équivalent sonore à la texture et à l'échelle des peintures de l'expressionnisme abstrait, comme celles de Mark Rothko et de Barnett Newman. À cette fin, vers la fin de sa carrière, il a commencé à explorer les subtilités de la répétition et de la variation dans des compositions pouvant durer jusqu'à six heures - une musique, selon Feldman, qui n'existait pas « par le biais du temps, dans le temps ou à propos du temps... mais en tant que temps... le temps en tant qu'image... le temps non perturbé ».   » (Alex Grimley, dans « Lucas Arruda: Assum Preto », brooklynrail.org, juin 2024).

 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2025
Oil on linen
27,8 x 34,5 x 2,5 cm | 10 ⅞ x 13 ⅔ x 1 in
Ref SDTS2503

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
27,9 x 34,7 x 2,5 cm | 11 x 13 ⅔ x 1 in
Ref SDTS2409

 
La question de la perception du temps m’intéresse depuis longtemps. Elle est évoquée dans mes vues de la mer, des nuages ou des montagnes, depuis le hublot d’un avion. Le voyage en avion est un rituel d’immobilité, de connexion à la fois au présent et à l’infini. Ce travail nous amène à nous interroger sur le passé, le futur et le présent qui se trouve entre les deux.
— Stephane Ducret
 
 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
25,0 x 30,5 x 2,5 cm | 9 ⅞ x 12 x 1 in
Ref SDTS2410

 

Même si la musique de Morton Feldman, je pense notamment à The Viola in My Life, 1970, pourrait parfaitement accompagner le regard des visiteurs sur mes tableaux, les principales inspirations musicales qui m’ont accompagné pendant mon travail de peinture pour cette série sont le rock, le rock alternatif et le punk, et parfois diverses musiques brésiliennes, le plus souvent la Bossa Nova. Je pense que cela se retrouve dans le résultat, souvent assez brut, rarement mais parfois doux.

Dans mes peintures, le cortège de motifs, eau, nuages, montagnes, revient sans se répéter. Des sensations de temporalité imprègnent ces œuvres, comme des portraits de méditation. Il s'agit d'une temporalité en mouvement, d'un temps qui avance. D'apparence figurative, mon travail frôle souvent l'abstraction. En dehors de la vue sur des palmiers et une petite cabane, il n'y a pas de personnes pour raconter la scène, ni d'objets pour établir un sens de l'échelle interne. Les nuages qui s'approchent ou s'éloignent, denses de pression ou baignés de lumière, tranquilles, toujours suspendus au-dessus de la suggestion de mer ou de montagne, deviennent leur propre contexte, sans référence externe, n’évoquant aucun lieu spécifique.

La vue tropicale de la plage avec des palmiers et un cabanon, comme si on l'observait depuis la mer (en se baignant, ou depuis un bateau), en revanche, englobe à la fois la verticalité et l’horizontalité, et fait des associations allusives à mes vacances récurrentes sur les plages paradisiaques de l'île de Boipeba, au Brésil. Elle s’associe à ma réflexion sur le temps : Le temps des vacances est un moment « d’entre-deux » dans la vie. Il sépare une période, généralement de travail, d’une autre période, de travail aussi, ou plus généralement, de vie. Le petit cabanon de plage semble fermé, les tables et chaises en plastic, empilées les unes sur les autres. La forêt, d’un brun « anthracite » monochrome, se trouve dans une pénombre relative. C’est la fin de la journée, le soleil descend derrière les arbres (l’ombre d’un tronc sur le sable nous donne cette information). La journée paresseuse sur la plage et dans l’eau est maintenant terminée et le temps du retour à l’hôtel, ou à la maison à la fin des vacances, se profile, avec à nouveau, un regard sur le temps qui passe et la question philosophique : Et maintenant, que fait-on, où va-t-on? C’est d’ailleurs le seul tableau de cette série à ce jour à avoir un titre : Where are we now?, en référence à la chanson homonyme de David Bowie.

 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
30,7 x 37,2 x 2,5 cm | 12 ⅞ x 14 ⅔ x 1 in
Ref SDTS2407
VENDU

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
30,7 x 37,2 x 2,5 cm | 12 ⅞ x 14 ⅔ x 1 in
Ref SDTS2408
VENDU

 
La caractéristique de ma technique, pour cette série d’œuvres, ressemble à celui d’une eau-forte, parfois d’une gravure. La surface de la peinture est grattée, hachurée et rayée, avec des marques de pinceau qui semblent avoir enlevé le pigment et révélé les couleurs sous-jacentes. Cette technique crée une surface liminale et respirante.
— Stéphane Ducret
 
 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
31,0 x 37,5 x 2,5 cm | 12 ¼ x 14 ¾ x 1 in
Ref SDTS2406

 
Des sensations de temporalité imprègnent ces œuvres, comme des portraits de méditation. Il s’agit d’une temporalité en mouvement, d’un temps qui avance. D’apparence figurative, mon travail frôle souvent l’abstraction.
— Stéphane Ducret
 
 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
27,8 x 34,6 x 2,5 cm | 10 ⅞ x 13 ⅔ x 1 in
Ref SDTS2411

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
24,8 x 30,5 x 2,5 cm | 9 ¾ x 12 x 1 in
Ref SDTS2412

 
La journée paresseuse sur la plage et dans l’eau est maintenant terminée et le temps du retour à l’hôtel, ou à la maison à la fin des vacances, se profile, avec à nouveau, un regard sur le temps qui passe et la question philosophique : Et maintenant, que fait-on, où va-t-on?
— Stephane Ducret
 
 

Stéphane Ducret
Where are we now? (from the Times Suspended series)
2025
Oil on linen
25,2 x 30,6 x 2,5 cm | 9 ⅞ x 12 x 1 in
Ref SDTS2501

  • La composition est dominée par d'imposants palmiers, dont les frondes s'étendent vers le ciel, créant une imposante canopée. Le feuillage luxuriant et dense sert de toile de fond, rendue dans des tons sombres et riches qui évoquent un sentiment de mystère. Au premier plan, deux huttes aux couleurs vives, l'une verte et l'autre jaune, se détachent de la toile de fond naturelle. Ces structures introduisent un délicieux contraste, ajoutant de la vivacité à un cadre par ailleurs serein.

    La technique de l'artiste, caractérisée par des coups de pinceau épais et des textures superposées, confère une qualité tactile, invitant les spectateurs à presque sentir la rugosité du feuillage et la solidité des huttes. Les jeux d'ombre et de lumière renforcent encore l'intérêt visuel, en projetant une lumière douce et diffuse sur l'ensemble de la scène. Cette représentation magistrale transporte les spectateurs dans un paradis tropical à la fois tranquille et énigmatique, et les fascine par sa beauté.

 

Sujet d’un autre tableau, carré celui-ci et plus grand que les autres (env. 50 cm de côté), même si toujours dans de dimensions relativement intimistes, la lune - objet extra terrestre - n’en est pas moins un élément d’influence conséquent : éclairage de la terre (par réflexion de la lumière du soleil, agissant ainsi en tant que miroir), marées, humeurs… et évidemment aussi des préjugés et superstitions sur l’influence de la lune sur les mécanisme de la menstruation et le nombre d’accouchements au moment de la pleine lune (démenties par les études statistiques), ou sa présence dans l’astrologie, le Tarot, etc. La lune apporte comme une complémentarité à l’ensemble des petits tableaux méditatifs rectangulaires.

De mêmes dimensions, le soleil vient compléter cette mini cosmologie, car il est essentiel à notre survie, autant qu’à notre bienêtre.

Bien que les thèmes au cœur de mes petites peintures (temps, mémoire, projection) soient aussi abstraits et intangibles que mes paysages marins ou montagneux, l'une des impressions les plus immédiates que procurent les objets eux-mêmes est celle de la picturalité et de la matérialité. Attiré vers ces œuvres par leur taille intime, on découvre une surface si finement détaillée qu'elle en devient enveloppante et immersive.

 

Stéphane Ducret
Untitled (from the Times Suspended series)
2024
Oil on linen
50,7 x 50,4 x 3 cm | 20 x 19 ⅞ x 1 ¼ in
Ref SDTS2401

 

Mon travail au pinceau, correspondant aux proportions des toiles, donne une impression d'échelle qui dépasse de loin la taille physique du tableau. La caractéristique de ma technique, pour cette série d'œuvres, ressemble à celui d'une eau-forte, parfois d'une gravure. La surface de la peinture est grattée, hachurée et rayée, avec des marques de pinceau qui semblent avoir enlevé le pigment et révélé les couleurs sous-jacentes. Cette technique crée une surface liminale et respirante.

À l'instar des photographies de mer à longue exposition de Hiroshi Sugimoto, des paysages marins de Lucas Arruda et de John Constable, ou des peintures et dessins de Vija Celmins sur l'océan, mes peintures visent à accumuler le temps dans une image fixe, se révélant lentement, avec des couches de pigments devenant progressivement plus opaques ou plus légères et, en même temps, suggérant un espace de plus en plus profond et une expérience énigmatique.

Peintes à partir de mon imagination, les vues aériennes ne rappellent pas de lieux particuliers mais inspirent plutôt une contemplation méditative et solitaire.

Dépourvus de points de référence spécifiques, les paysages marins ne sont pas délimités par des lignes d'horizon. Au contraire, leur direction est toujours diagonale, suggérant ainsi le mouvement ou le déplacement.

Plutôt que d'observer la nature, je cherche à découvrir une sensation, un état d'esprit suspendu dans le temps à travers la peinture.

Stéphane Ducret

Février, 2025

 

Aussi visibles dans l’exposition

Stéphane Ducret
Mark Grotjahn, Untitled (Pink Cosco VI Mask M40.G), 2016 (from the My Own Private Museum series)
2024
Oil, oil stick and pencil on linen
48 x 38 x 3,5 cm | 18 ⅞ x 15 x 1 ⅓ inches

 

Stéphane Ducret
Untitled (beyond Josh Smith), BJS12 (from the My Own Private Museum series)
2023
Oilstick and paper on Arches paper
57 x 47 cm | 22 ⅓ x 18 ½ inches
(frame: 60 x 50 cm | 23 ⅔ x 19 ⅔ inches)

Stéphane Ducret
Drawing Number 6 (#SterlingRuby #JeanRoyere) (from the Real Estate series)
2021
Oilstick, China Marker, pencil and Daler Rowney paper collage on Sennelier paper
57 x 47 cm | 22 ⅓ x 18 ½ inches
(frame: 60 x 50 cm | 23 ⅔ x 19 ⅔ inches)
RÉSERVÉ